Rimicaris exoculata

(corrigé le 23.04.2025)

Rimicaris exoculata, découverte par les chercheurs américains en 1985 par la mission US NOAA sur le RV Researcher et décrite comme nouveau genre en 1986 par Williams et Rona. C'est une crevette hydrothermale évoluant dans l'océan Atlantique, plus précisément le long de la dorsale médio-Atlantique, à des profondeurs comprises entre 2 000 m et 4 000 m. Son habitat privilégié se situe au niveau des cheminées hydrothermales. Adaptée à des conditions extrêmes (conditions chimiques fluctuante, présence d'élements toxiques -H2S, H2, CH4 ou encore métaux lourds) et des pressions importantes, elle a développé des caractéristiques uniques pour vivre dans ces milieux.

Cette crevette est dépourvue d'yeux, et sa capacité à s'orienter dans les grands fonds marins reste encore mystérieuse mais étudiée (Sorbonne Université). Une particularité notable réside dans sa triple symbiose complexe. L'une de ses communautés symbiotiques est située dans le céphalothorax (ou tête)  et comporte des bactéries chimiosynthétiques. Ces bactéries, tirent de l'énergie des composés chimiques émis par les fluides hydrothermaux, établissant ainsi une relation mutualiste avec la crevette : le gite contre le couvert. Deux autres communautés symbiotiques sont situées dans l'estomac et dans le tractus digestif mais leur rôle reste énigmatique.

En résumé, la Rimicaris exoculata, mise en lumière par les chercheurs de l'IFREMER et leurs collaborateurs (Sorbonne Université), offre un exemple fascinant d'adaptation à des environnements extrêmes et souligne la capacité de la vie à prospérer dans des conditions en apparence hostiles grâce à des stratégies évoluées et des associations symbiotiques ingénieuses.

Cependant, Rimicaris exoculata, malgré ses adaptations uniques, est désormais confrontée à une menace croissante. La volonté d'extraction des sulfures polymétalliques dans les profondeurs océaniques, pour récupérer des métaux précieux, risque de compromettre son habitat fragile en perturbant les cheminées hydrothermales et en modifiant les conditions environnementales nécessaires au fonctionnement de ses symbioses.

https://www.ifremer.fr/fr/actualites/la-crevette-des-abysses-prend-la-lumiere-dans-3-articles-scientifiques

https://www.researchgate.net/publication/29492865_Taxonomic_review_of_the_hydrothermal_vent_shrimp_genera_Rimicaris_Williams_and_Rona_and_Chorocaris_Martin_and_Hessler_Crustacea_Decapoda_Caridea_Alvinocarididae